Chroniques

Album Extérieur Nuit 2015

Temoin A. dMute

Chaque fois que je pars, je prends dans mes bagages des choses à écouter. Bien souvent, je reviens bercé, ayant évidemment fait tourner en boucle. Il y a 2 ans, j’étais revenu de Tunis avec un Mat3r Dolorosa omniprésent. Cette fois, de Tunis, je reviens avec Gilles Sornette.Le lien est direct. L’énergie est la même, le souci du détail identique. Un univers mystérieux, presque inquiétant. Un son lo-fi, électro, un peu vintage, rock aussi. La musique concrète n’est pas très loin non plus. L’architecte Sornette construit son ouvrage, c’est palpable, élément par élément. Petit à petit, l’édifice est monté, avec en ligne de mire l’orgasme. Ce n’est absolument pas dansant, la plupart du temps, et ce n’est sans doute pas ce qui est recherché ; la musique de Gilles Sornette évoque, illustre, transporte. Notre homme a d’ailleurs l’habitude d’habiller installations et spectacle vivant. Avec succès, certainement.On pense à Mat3r Dolorosa, je l’ai dit. On pense aussi à Downliners Sekt. Et à Vuneny.

Florian Schall  Blog recordsarebetterthanpeople 3 mars 2015

Gilles Sornette est un cavalier à part sur l’échiquier scénique messin. Musicien discret, il construit depuis quelques années maintenant une oeuvre qui se nourrit tout autant des rencontres qu’il fait que de la solitude dans laquelle il aime à se lover. Des errances dub glaciales de DDUM SPIRO SPERO à la beauté sans fard de SELF aux côtés de Lela Frite Kali, en passant par sa participation au gang des loubards du MS20, on retrouve toujours cette patine sonore qui caractérise son amour pour la musique contemporaine et les synthétiseurs analogiques. Sur ce nouvel album, les rythmiques dub hypnotiques se parent de distortions étranges (l’angoissant Vallières), les dissonances paranoïaques se perdent dans un dédale de ruelles sans fin (l’IDM concassée de Turn Off The Century) tandis que des mélodies surprenantes, rappelant parfois le CHAPELIER FOU des débuts, émergent d’un chaos à la fois bouillonnant et ascète (Vol 712 ou le sublime Etrange Eté). Des éléments synthétisant une atmosphère urbaine envoûtante et familière trouvant leur apogée dans ce chef d’oeuvre qu’est Mithra, superbe pièce de musique électronique mature et nostalgique qui vaut à elle seule l’acquisition de cet Extérieur Nuit fraîchement sorti il y a tout juste un mois et qui te donnera à coup sûr envie de t’intéresser au travail passionnant du monsieur.

Longueur d’Ondes N° 74 Hiver 2015 Mathieu Fuster

Originaire de Lorraine, ce bidouilleur électronique et éclectique oeuvre dans la musique de support (danse, théâtre, vidéo) et il est vrai que les climats inventés et évocateurs sont des appels aux gestes, aux images… mais pas que. L’écoute domestique sied aussi bien à ces pièces électroniques où subsistent çà et là des sons concrets (les oiseaux de Turn off the century et autres bruitages captés au microphone). Aussi ressent-on un petit intérêt pour les atmosphères coldwave 80’s (Sornette est né en 1965, ceci explique peut-être cela…). Ces quelques relents dark savamment dosés, ajoutés à une riche palette sonore et des rythmes plutôt mid-tempo donnent un résultat tout à fait convaincant, d’autant que chaque piste a son lot de surprises et d’événements tous aussi intéressants les uns que les autres. Et à voir les quelques vidéos glanées sur la toile, ça marche plutôt très bien in situ. 

 

Album Sornette 2010

** album nominé en catégorie Découvertes aux 8ème Qwartz Music Awards

Mouvement Septembre 2011 Jérome Provençal

Gilles Sornette autoproduit un album qui multiplie les explorations musicales.

C’est un disque qui happe d’emblée et propulse dans un luxuriant dédale de sons (« Im Labyrinth Verloren».[« Perdu dans le labyrinthe »] prévient, à juste titre, l’un des morceaux), zébré d’ombres fantomatiques et agité de soubresauts rythmiques. C’est un disque sans port d’attache, qui chaloupe de la musique concrète à la techno abstraite, et ne craint pas de s’immerger dans les eaux noirâtres du dub(step) le plus poisseux, pas plus que de se frotter au rock le moins formaté – d’ailleurs, il semble ne rien craindre, ce disque, et surtout pas de s’enfoncer dans l’inconnu.

Fourmillant de trouvailles et de détails, il s’insinue également dans l’imaginaire avec une rare maestria. Enfin, en particulier sur le tourneboulant « Derviche », c’est un disque qui donne une furieuse envie de danser sur les tables rases, comme si la dernière heure allait incessamment sonner.

Ce disque rassemble dix morceaux d’un compositeur français, jeune encore (il est né en 1965), passé par le Conservatoire de Pantin et ayant beaucoup oeuvré dans le champ du spectacle vivant, notamment avec les chorégraphes Sophie Carlin, Isabelle Van Grimde et Jacky Achar, et dans celui des arts plastiques.

A côté de son travail solo, il participe à divers projets musicaux, dont le trio DDum Spiro Spero. Le nom de ce compositeur – Gilles Sornette – fera peut-être la (triste) joie des imbéciles. Son album, quant à lui, a tout pour faire le bonheur des mélomanes. J. P.

Longueur d’Ondes 13 jan 2011
Pourquoi se disposer à entendre des Sornette ? Tout d’abord pour leur vertu de fabrication et de diffusion d’émotion, selon la volonté de leur créateur. Chez Gilles Sornette, tout part de la pulsation, élément de vie qui se développe et grossit au fil de l’avancée du morceau. Au final émerge un magma électro abstract sous culture électroacoustique, trip hop minimaliste par instant, mais toujours bien vivace. L’homme a mis en musique des spectacles de danse et des vidéos musicales, d’où sûrement le goût pour le mouvement dans la composition. Il attache aussi une place importante aux sonorités et à leur spatialisation, plutôt aigus, autant par leur intensité que par le choix de fréquence retenu. Héritage des créations pour vidéos et spectacles de danse là-encore, élément supplémentaire du décollage sous haut spectre sonore. Ces perturbations doivent ainsi s’accentuer sur les pièces visuelles et sonores élaborées par Sornette, travaillant sur la persistance rétinienne. 

Vincent Michaud Solénoïde « radioshow » Mission 150

Originaire de Metz, cet artiste autodidacte a un don particulier pour la mise en musique de vidéos, de spectacles de danse ainsi que d’expositions d’arts plastiques. Adepte de musique concrète, de synthés vintage comme de danse contemporaine, Gilles Sornette fait preuve d’une inspiration à la mesure de son ouverture d’esprit qu’il traduit ici en un patchwork sonore improbable croisant, non sans cocasserie, sensibilité robotique et dimension expérimentale.

 

 

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