Extérieur Nuit

Extérieur Nuit (2015)

Chaque fois que je pars, je prends dans mes bagages des choses à écouter. Bien souvent, je reviens bercé, ayant évidemment fait tourner en boucle. Il y a 2 ans, j’étais revenu de Tunis avec un Mat3r Dolorosa omniprésent. Cette fois, de Tunis, je reviens avec Gilles Sornette.Le lien est direct. L’énergie est la même, le souci du détail identique. Un univers mystérieux, presque inquiétant. Un son lo-fi, électro, un peu vintage, rock aussi. La musique concrète n’est pas très loin non plus. L’architecte Sornette construit son ouvrage, c’est palpable, élément par élément. Petit à petit, l’édifice est monté, avec en ligne de mire l’orgasme. Ce n’est absolument pas dansant, la plupart du temps, et ce n’est sans doute pas ce qui est recherché ; la musique de Gilles Sornette évoque, illustre, transporte. Notre homme a d’ailleurs l’habitude d’habiller installations et spectacle vivant. Avec succès, certainement.On pense à Mat3r Dolorosa, je l’ai dit. On pense aussi à Downliners Sekt. Et à Vuneny.

Temoin A. dMute (fev 2015)

Gilles Sornette est un cavalier à part sur l’échiquier scénique messin. Musicien discret, il construit depuis quelques années maintenant une oeuvre qui se nourrit tout autant des rencontres qu’il fait que de la solitude dans laquelle il aime à se lover. Des errances dub glaciales de DDUM SPIRO SPERO à la beauté sans fard de SELF aux côtés de Lela Frite Kali, en passant par sa participation au gang des loubards du MS20, on retrouve toujours cette patine sonore qui caractérise son amour pour la musique contemporaine et les synthétiseurs analogiques. Sur ce nouvel album, les rythmiques dub hypnotiques se parent de distortions étranges (l’angoissant Vallières), les dissonances paranoïaques se perdent dans un dédale de ruelles sans fin (l’IDM concassée de Turn Off The Century) tandis que des mélodies surprenantes, rappelant parfois le CHAPELIER FOU des débuts, émergent d’un chaos à la fois bouillonnant et ascète (Vol 712 ou le sublime Etrange Eté). Des éléments synthétisant une atmosphère urbaine envoûtante et familière trouvant leur apogée dans ce chef d’oeuvre qu’est Mithra, superbe pièce de musique électronique mature et nostalgique qui vaut à elle seule l’acquisition de cet Extérieur Nuit fraîchement sorti il y a tout juste un mois et qui te donnera à coup sûr envie de t’intéresser au travail passionnant du monsieur.

Florian Schall  Blog recordsarebetterthanpeople 3 mars 2015

Originaire de Lorraine, ce bidouilleur électronique et éclectique oeuvre dans la musique de support (danse, théâtre, vidéo) et il est vrai que les climats inventés et évocateurs sont des appels aux gestes, aux images… mais pas que. L’écoute domestique sied aussi bien à ces pièces électroniques où subsistent çà et là des sons concrets (les oiseaux de Turn off the century et autres bruitages captés au microphone). Aussi ressent-on un petit intérêt pour les atmosphères coldwave 80’s (Sornette est né en 1965, ceci explique peut-être cela…). Ces quelques relents dark savamment dosés, ajoutés à une riche palette sonore et des rythmes plutôt mid-tempo donnent un résultat tout à fait convaincant, d’autant que chaque piste a son lot de surprises et d’événements tous aussi intéressants les uns que les autres. Et à voir les quelques vidéos glanées sur la toile, ça marche plutôt très bien in situ.

Longueur d’Ondes N° 74 Hiver 2015 Mathieu Fuster

Etrange musique que celle de Gille Sornette, un musicien en provenance de Metz qui produit des ambiances sonores pour la danse et le théatre. Ses compositions instrumentales enchevêtrent des motifs parfois concrets et parfois issu de voix ou de son captés ça et là dans la nature. Mais l’ensemble ne s’enferme pas dans la conceptualisation ou le minimalisme expérimental, car l’auteur cherche à rendre ses compositions compactes et accessibles, ce qui le rapprocherait d’artistes singuliers tels que Pascal Comelade – pour la dimension maveriks – mais aussi The Residents pour le côté rugeux et l’intérêt pour l’électronique.

Magic- fev 2015

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